Les dépouilles mortelles de François Ferdinand et de la duchesse de Hohenberg arrivèrent à Vienne le 2 Juillet à 10 heures du soir.Les honneurs furent rendus par l'archiduc Charles ,héritier présemptif et neveu de l'archiduc assassiné et par les officiers de la garnison de Vienne,qui dans la nuit, accompagnèrent le cortège funèbre jusqu'à la petite chapelle de la Hofburg.
C'est là que les deux cercueils furent déposés côte à côte:sur celui de l'archiduc étaient exposés les emblèmes de son rang:
la couronne de prince impérial,la casquette et le sabre du général et le chapeau d'archiduc
Sur celui de la duchesse ,il n'y avait qu'un éventail et une pair de gants blancs,souvenir de l'époque où elle était dame d'honneur.
Le lendemain matin ,le public fut admis à saluer les corps;dés midi,les grilles se referlèrent sur les cercueils qui restèrent dans la chapelle jusqu'à la courte messe de Réquiem qui fut dite à 16 heures..... On avait écarté les personnages royaux sous le prétexte officiel que la cérémonie serait trés brève,vu l'état de santé du vieil empereur....
Au pied du catafalque on pouvait voir une couronne de roses blanches avec ces trois noms:Sophie,Max,et Ernst,les trois enfants du couple abattu,qui n'étaient pas non plus présents à la cérémonie.
Il n'y eut ni glas,ni porteur de torches pour accompagner la procession quand elle quitta la nuit le palais de Hofburg pour gagner la gare de l'Ouest.
Dans son testament François Ferdinand avait exprimé le désir de reposer avec sa femme dans leur château d'Arstetten,au bord du Danube.Il connaissait les sentiments de sa famille;,jamais elle ne permettrait à Sophie Chotek d'être entérrée prés de lui dans la crypte des Capuçins où l'attendaient déjà cent trent sept membre de l'auguste maison de Habsbourg,y compris le malheureux prince héritier Rodolphe qui s'était suicidé.....
Le voyage à Arstetten fut un cauchemard effarayant pour les quelques personnages officiels chargés d'accompagner les corps à leur dernière destination;il aurait été d'avantage s'ils avaient pu prévoir le moins du monde les horreurs qu'allaient déclancher l'attentat de Sarajevo.
Lorsqu'à deux heures du matin le train atteignit la petite gare de Pochlarn sur le Danube d'où les cercueils devaient être transportés de l'autre côté du fleuve,un orage apocalyptique eclata et tout le monde dut se réfugier dans la morne petite salle d'attente.La nuit était coupée d'écloairs et de coups de tonnerre terribles,bien dans la note du crépuscule des Dieux.
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