Ecrit
Par le Lieutenant
Bourdet

Noms des Colonels
ayant commandé
le 5eme Régiment d'Infanterie coloniale
RIC
Roulet Colonel du 6 Août 1914 au 12 Septembre 1915
Dhers Colonel du 12 Septembre 1915 au 26 Septembre 1915
Lofler lieutenant Colonnel du 08 Octobre 1915 au 04 Septembre 1916
Maroix Colonel du 09 Septembre 1916 au 19 avril 1918
Cluzeau Colonel du 19 avril 1918 au 21 Janvier 1919
Le 2 Août 1914,devant la grave menace que l'Allemagne fait peser sur notre pays et sur l'Europe entière,la mobilisation générale de l'armée française est décrétée.L'instant est solennel:tous les coeurs sont sérrés.Cependant,un grand frisson de patriotisme secoue toute la Nation.Avec un enthousiasme indéscriptible;les hommes de France accourent à l'appele "aux armes".
Pendant que les régiments constituant les troupes de couverture volent à la frontières,le 5eme régiment d'infanterie coloniale se prépare fièvreusement à rentrer en campagne.Le moral est superbe;les soldats crient " à Berlin!".Ils sont impatients de courrir à l'ennemi et de se battre.
Le 6 Août,le régiment se composant de trois bataillons avec un effectif total de 73 officiers et 3 356 hommes quitte sa garnison de Lyon sous les ordres du colonel Roulet.

Période
du
6 Août-28 Septembre
1914
Débarqué le 7 ( Vendredi ) Août à Dounnou prés d'Epinal,le régiment effectue une marche de concentration du 14 eme corps d'armée,la brigade coloniale (5eme,6eme régiments) est ensuite affectée au 13 eme corps d'armée ( comme réserve générale de la Ier Armée),puis le 18 Août au 21 eme corps d'armée.
Le 16 Aout le Lieutenant Messire, aux avant poste du Château de Châtillon surprend un détachement de ulhans établit à la frontière,aux poste de douanes de la Frimbole.Mais il n'y a pas d'engagement jusqu'au 18 Août,date à laquelle le régiment occupe en Lorraine annexée le front Valérystal-Saint-Léon,surveillant les hauteurs de Walsheid et la Vallée de la Bièvre.
Nos soldats sont impatients de se rencontrer avec l'ennemi.:l'occasion leur est bientôt donnée.
19 Août
Combats
de
Walsheid
Saint-Léon
Le 19 Août,le régiment reçoit l'ordre d'attaquer les hauteurs boisés à l'est de Walsheid.
Cette opération doit être effectué par deux bataillons:à droite,le 2 eme bataillon (commandant Demarque);à gauche le 3 eme bataillon le commandant Leroy;le 1er bataillon commandant Durand est en réserve à Saint-Léon.
Dés le début de l'action,une batterie du groupe du 6 eme d'artillerie qui nous est adjoint,détruit une batterie allemande qui vient de s'installer sur les hauteurs de Walsheid.
A 14h20.
le bataillon Demarque s'empare de la position,mais ses compagnies sont fauchés par un tir violent de mitrailleuses jusqu'alors dissimulées.Le bataillon Durand est envoyé sur la droite du 2 eme bataillon pour essayer de tourner et de détruire cette batterie de mitrailleuses,mais ils se heurte sous bois à de fortes tranchées occupées,devant lesquelles nos attaques à la baïonnette,menées avec un entrain remarquable,finissent par déloger l'ennemi,qui en certains points,execute lui-même des contre-attaques.
Entre le bataillon Leroy qui occupe la gauche de la ligne,et le bataillon Demarque un vide s'est produit.Un bataillon du 6 eme colonial reçoit l'ordre de le combler avec deux compagnies en ligne et deux compagnies à Walsheid.
Il fait nuit;les deux compagnies qui se portent vers la première ligne sont accueillies par un feu violent et décimées;leurs deux capitaines sont tués; néanmoins elles conservent leur positions.
Pendant la nuit ,les unités se retranchent.Au nord le 3ème bataillon occupe une forte position,face à de nombreuses tranchées ennemies établies devant les villages de Haarsberg et de Hommert,où tout le VI ème corps allemand soutenu par une formidable artillerie comprenant des obusiers de tous calibres,tient le noeuf de routes,qui par les pentes des Vosges,descend sur Phalsbourg.Au centre se trouvent les deux compagnies du 6 eme colonial,fortement éprouvées la veille;à droite les 2eme et 1er battaillon du régiment.
Dés le matin,la fusillade recommence trés vive.l'ennemi,qui a reçu des renfort pendant la nuit,attaque sur tous les fronts.Une des premières balles atteint en plein coeur le commandant Leroy,du 3eme bataillon,où il est trés aimé.un mouvement de stupeur se produit;Le capitaine Bontems prends le commandement du bataillon.
A grand'peine,au milieu des bois,en doublant les attelages,on peu amener presque sur nos tranchées une section d'artillerie qui ouvre le feu à 800 mètres,où s'accumulent en peu de temps des monceaux de cadavres:l'élan de l'attaque est momentanément arrêté.

Pendant ce temps,un mouvement enveloppant se produit sur notre extreme droite.Le général Simonin,commandant la 2ème brigade coloniale,fait porter les deux compagnies du 6 eme,maintenues jusqu'alors en réserve à Walsheid,sur la position de repli de Saint-Léon,occupées la veille,et où se déploient les deux autres bataillons du 6 eme régiment.
l'attaque de front ennemie reprend trés violente entre les 2ème,et 3eme bataillons