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De Sarajevo à la guerre

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Sarajevo ! un nom étrange,légèrement exotique,ignoré pourtant de la plupart des Européens en cet été 1914,qui sera le dernier de la belle époque.Loin des préocupations quotidiennes des Français, des Allemands ou des Anglais,la lointaine capitale de la Boznie-Herzégovine va pourtant être le théâtre de l'évènement qui déclanchera le cataclysme de la Premier Guerre mondiale.

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Accompagné de son épouse,la comtesse Sophie Chotex de Hohenberg, l'héritier présomptif de l'empire des Hasbourg,l'archiduc François Joseph Ferdinand inspecteur général des forces armées austro hongroises, s'est rendu en ce territoire recemment réuni à la Double Monarchie pour y suivre les grandes manoeuvres annuelles.

C'est le 28 Juin que le couple princier doit être reçu par les autorité locales;date mal choisir s'il en est car elle correspond à la Vidovdan (la Sainte Guy), jour anniversaire pour les Serbes de la douloureuse bataille de Kossovo,la victoire turque qui avait marqué au XIVeme siècle la fin de leur libèrté.La Serbie avait retrouvé son indépendance, mais elle avait vivement protesté en 1908 au moment de l'annexion par l'Autriche du territoire bosniaque; repris aux Ottomans, ce dernirer n'avait été confié que provisoirement en 1878 au gouvernement de Vienne.Pour les nationnalistes serbes assez nombreux en Bosnie,ce voyage apparaît comme une provocation, et les autorités locales se montrent assez bien légères en ne tenant pas compte de cet état des choses et en ne mettant pas en place un système de sécurité suffisamment étoffé; 

En 1910 l'Empereur François Joseph à déjà échappé à un attentat dans cette même ville et tout le monde sait que plusieurs mouvements terroristes s'agitent dans les régions méridionales de l'empire.

On peut être frappé rétrospectivement par l'abscence quasi totale de mesures de sécurités serieuses au moment du voyage de François Ferdinand.Le général Potiorek maitre d'oeuvre des diverseses festivités ayant refusé de confier des missions de service d'ordre aux troupes en tenue de campagne qui du fait des grandes manoeuvres,se trouvent à proximité immédiate de la ville, la surveillance de l'itinéraire que doit emprunter le cortège princier revint donc à quelque dizaines  de policiers locaux. Les avertissements parvenus aux autorités autrichiennes,relatifs aux mouvements clandestins bosniaques et à leurs projets,ne sont pas pris au serieux et se perdent dans le labyrinthe de la bureaucratie;aucun suspect n'a été contrôlé, ni inquiété,comme cela fut le cas lors de la venue de l'empereur quatre ans plus tôt.

Le matin du 28 Juin,aprés avoir entendu la messe l'archiduc et sa femme se rendent en voiture auprés des troupes du 15 eme corps qui ont participé aux manoeuvres, puis reviennent vers la ville,où la foule des badaux leur réserve un accueil chaleureux.

Sept jeunes terroristes sont alors sur place:ils ont décidé par le meurtre exemplaire de l'héritier des Hasbourgs de proclamé leur volonté de voir se créer une "Grande Serbie"regroupant contre l'ennemi héréditaire autrichiens tous les Slaves du Sud.

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Sur le quai de la Miljacka le torrent qui coule au coeur de la ville à hauteur du pont Cumurja, Tchabrinovitch à son poste attend , calme.Il n'a que deux hommes autour de lui:un gendarme et un idiot connu de toute la ville de Sarajevo. Pendant que dans les églises orthodoxes on prie les morts,vers 10h30 on entend au fond de la ville les vivats    poussés par des des milliers de voix humaines qui résonnent et se brisent sur les montagnes comme un grondement de canon.Le cortège apparaît au commencement de la rue.Les autos se suivent.Tchabrinovic  les regarde.Il devisse la bombe dans sa poche.Il a derriere lui les bords du quai en pierre taillée   où il la frappera pour l'allume

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-Dans quelle voiture est son Altesse impériale? demande t'il au gendarme.

- Dans la première lui répond celui-ci qui regarde partout attentivement sauf son interlocuteur.

Les autos avancent. Acôté du chauffeur le drapeau autrichien flotte:noir et jaune.Un aide de camp est avec le conducteur.Dans la voiture se trouvent François Ferdinand,son épouse,et en face d'elle le gouverneur militaire de la Bosnie et de l'Hérzégovine,le général Potiorek.Au moment où l'auto se trouve presque devant lui, Tchabrinovic fait un mouvement brusque,frappe la capsule de sa bombe sur le bord du quai.On entend un petit craquement.Quelque chose de noir et de mençant se dirige vers la voiture de l'archiduc et  en frappe la carrosserie du côté gauche.

Calme Ferdinand rejette la bombe avec un mouvement de son épaule et celle ci tombe devant l'auto qui suivait la voiture du couple princier. La détonation est térrible.La bombe creuse un grand  trou dans le pavé et projette partout des pierres et de la terre en miettes des morceaux de fer qui sifflent rageusement dans l'air.Il n'y a pas de victimes mais elle blesse un colonel de la suite  de l'archiduc et plusieurs personnes dans la foule.

L'action des jeunes conjurés  semble désormais vouée à l'echec;Tchabrinovic est arrêté, et il est probable que des mesures draconnienes vont être prises pour neutraliser toutes nouvelles tentatives terroristes.

Arrivé à l'hôtel de ville l'archiduc ne dissimule pas sa colère et écourte la récéption prévue..Pour gagner les lieux du déjeuner,on décide d'emprunter un itinéraire  différent de celui initialement prévu.:Le cortège suivra les quais au lieu de s'engager dans la rue principale.Une confusion intervient alors: François Ferdinand manifeste le désir de se rendre au chevet de l'officier bléssé quelques instant auparavant.

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Les ordres du general Potiorek ne sont pas transmis au chauffeur;quand celui-ci s'apprête à s'engager dans la rue François-Joseph,l'artère principale de Sarajevo,le général lui intime l'ordre de s'arrêter  et d'emprunter la route qui longe les quais,Le conducteur freine donc brusquement à l'angle du quai Appel et de la rue François Joseph;dans les minutes qui suivent.......

 

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Gavrilo Princip l'un des conjurés,tire deux coups de feu qui vont faire basculer l'histoire de l'Europe.L'assassin a visé sans succés le général Potiorek,et c'est la duchesse qui a été touchée au côté droit.La balle qui a frappé l'archiduc à la gorge est venue ensuite se loger dans la colonne vertebrale;le prince et sa femme sont morts quand la voiture parvient à la résidence du gouvernement,où devait avoir lieu le déjeuner.Principet les autres terroristes sont arrêtés.

Il apparaît trés vite que cet assassinat risque d'avoir des conséquences incalculables.

Les obsèques de l'archiduc et de son épouse

Pour le gouvernement de Vienne et surtout pour l'état major autrichien il est claire que la Serbie,qui incarne les éspoirs des minorités des slaves du sud de l'Empire a une part de résponsabilité dans cet attentat.et le commandant en chef Conrad von Hötzendorf n'hésite pas à y voirl'occasion d'en finir avec ce voisin gênant,susceptible de compromettre la réalisation des projets balkaniques de la Double Monarchie.

Pour les militaires,"la Serbie doit être détruite", c'est l'une des conditions de la survie et du développement de l'empire des Hasbourgs.Le moment de lui donner la "leçon" qu'elle mérite,de l"anéantir politiquement" semble enfin venu.

En Serbie, la Main noire agissait comme un groupe extrémiste,s'efforçant de gagner l'opinion publique et les milieux officielsà l'idée d'une Serbie devenant le "Piémont des Slaves du Sud",c'est à dire jouant pour l'unification des Slaves du Sud,le rôle que le royaume de Savoie avait joué pour l'unification italienne.

La Main noire

Le plus dangereux parmi ces groupes d'irrédentistes et d'expansionsionnistes que soutenait la Russie était une société secrète qui s'intitulait elle même l'"Union ou la Mort",mais elle etait connu dans le public sous le nom de la "Main noire",a cause de ses méthodes de conspirations.

D'aprés ses statuts,la "Main noire" voulait réaliserl'union de tous les Serbes,y compris naturellement ceux de la Macédoine turque ou bulgare,et ceux qui vivaient en Bosnie ou en tout autres territoire  de la Double Monarchie.

En Serbie la Main noire agissait comme un groupe extremiste,s'efforçant de gagner l'opinion publique et les milieux officiels à l'idée d'une Serbie devenant le "Piemont des Slaves du Sud":jouant pour l'unification italienne.Hors des frontières serbes,la Main noire cherchait à atteindre ses objectifs par des actions subversives en mettant l'accent sur le terrorisme plutôt que sur la " propagande intellectuelle",comme elle le disait de façon légèrement méprisante.Avec un pareil programme elle devait agir dans la clandéstinité, mais il est certain que les aspects les plus mélodramatiques de ses activités étaient liés au goût inné des Balkaniques pour la conspiration.

 

Ses membres  ne se connaissaient entre eux que par un chiffre;ils devaient jurer le secret et l'obeissance aveugle en employant des formules extravagantes,ils observaient une foule de rites pittoresques empruntés aux francs-maçons,aux carbonari italiens et à d'autres associations de même genre.

 

l'inquiétant colonel Dimitrievic

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"l'expédition punitive " réclamée par  l'etat major autrichien était elle justifiée?Quelle était la part de responsabilité de la Serbie dans la préparation de l'attentat?

C'est à Belgrade que le complot avait vu le jour,et l'enquête avait pu établir aisément que le conjurés avaient bénéficié de la complicité des douaniers serbes pour franchir la frontière séparant la Serbie de l'empire austro-hongrois.Le groupe "jeune Bosnie"qu'ils avaient constitué  avait des liens avec "l'Union ou la Mort",société secrète serbe plus connue sous le nom de "Main noire" et dirigée   par le colonel Dragutin Dimitrievic , responsable des services de renseignements de l'état major  général serbe.C'est l'un des chefs de la Main noire,le commandant Tankosic et à Grabetz les armes utiliséesv le 28 Juin.

Pour le colonel Dimitrievic conspirateurs né ayant joué u rôle déterminant dans la chute de la dynastie Obrenovic et dans l'avénèment des Karagjorgjevic,la Serbie devait être le Piémont ou la Prusse des Slaves du sud et réaliser  à son profit une "Yougoslavie" ou une "Grande Serbie" appelée à jouer un rôle de premier plan dans la péninsule balkanique.Trés lié aux Russes,en particulier à l'ambassadeur Hartwig et à l'attaché militaire Artamonov,il disposait de leur totale confiance, et certains ont cru discerner, sans pouvoir étayer sur des documents une telle hypothèse,l'intervention de certains clans bellicistes de Saint Petersbourg dans l'attentat du 28 Juin 1914.Accusé de formenter un coup d'Etat le colonel Dimitrievic,plus connu sous le nom de colonel Apis,sera fusillé à Salonique en 1917 et emportera dans sa jeune tombe quelques redoutables secrets.

Jeunes étudiants plus ou moins anarchistes,les conjurés de la "jeune Bosnie"naïfs et éxaltés,ont été manipulés par le chef des services de renseignements serbes.,cela ne fait aucun doute mais ne signifie pas pour autant que le gouvernement  serbe ait approuvé les initiatives de ses "services",devenus depuis les deux guerres balkaniques de 1912 et 1913 un véritable Etat dans l'Etat.Les rapports entre le colonel Apis et du premier ministre serbe Nicolas Pasic était d'ailleurs trés mauvais,et le chef du gouvernement considérait avec beaucoup de méfiance les agissements "parallèles" de certains militaires.Dimitrievic était un putschiste en puissance;il est possible qu'il ait conçusl'assassinat de Sarajevo pour zffaiblir la position du premier ministre à la faveur d'une crise grave ou d'un conflit avec l'Autriche,en vue duquel les milieux bellicistes russes avaient peut être promis leur soutien à leur "interlocuteur privilègiè en Serbie.

En 1914, ce petit pays n'avait effectivement  aucun intérêt à provoquer le gouvernement de Vienne,et l'assassinat de l'héritier du trône,aprés la série de malheurs qui avait frappé le vieil empereur François Joseph constituait bien la provocation la plus brutale qui se pût imaginer.

 

l'occasion recherchée par l'Autriche

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l'ambassadeur allemand à Belgrade affirmait,de son côté que le gouvernement serbe n'avait aucune résponsabilité dans l'attentat.Une telle conclusion ne pouvait être du goût de l'état-major autrichien,peu désireux de voir s'échapper l'occasion de voir "châtier la Serbie",cette menace persistante sur le flanc sud de l'Empire et dont l'existance elle-même était incompatible avec la survie de la monarchie des Hasbourgs.

 

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A Vienne le comte Bechtold qui avait succédé à l'habile d'Aerenthal adhérait aux vues des militaires,même si le dossier de la responsabilité serbe dans l'attentat demeurait à peu prés vide ( le rôle exacte de la Main noire ne sera connu qu'aprés la guerre).

Dans cet état des choses l'Autriche pouvait arguer du fait que l'attentat avait été préparé en Serbie par des sujets bosniaques ayant bénéficié de la complicité des douaniers serbes,mais la satisfaction non dissimulée d'une partie de la presse  de Belgrade à l'annonce des évènements de Sarajevo sembla confirmer les convictions des dirigeants de Vienne

Ceux-ci admirent pour régler les" comptes" avec Belgrade,l'eventualité d'affronter la Russie, alliée des Serbes;si la guerre avait éclater,il valait mieux qu'elle se déclanchât à un moment  ou la puissance militaire russe ne s'était pas encore pleinement reconstituée et où les puissances centrales semblaient disposer d'une certaine  supériorité en ce domaine.

Le chef von Moltke neveu du vainqueur de 1870 ne déclarait il pas "si la guerre doit avoir lieu,il est préférable que ce soit tout de suite,à un moment où l'Allemagne n'a jamais été aussi forte".

Toutes ces appréciations contribuèrent à encourager l'Autriche sur la voie de la fermeté.Un inconnue demeurait cependant dans les jours qui suivirent l'attentat:quelle serait l'attitude de l'allié allemand?

En 1913 le gouvernement de Berlin avait dissuadé celui de Vienne d'intervenir dans les affaires balkaniques et ce dans un moment pourtant favorable,puisque la Serbie,la Grèce et la Roumanie s'opposaient dans la lutte fratricide à leur ancienne alliée bulgare;

En 1914,il comprend qu'il ne peut précher sans cesse la modération;il s'agit de ne pas perdre la face vis à vis du pays allié,mais il également nécessaire pour le prestige des puissances centrales que l'Autriche ne laisse pas impuni,l'affront qu'elle vient de subir.

Une Double Monarchie menée par les mouvements nationalistes ne serait plus qu'une alliée sans intérêt pour la Wilhelmstrasse,préoccupée par la menace que représente l'alliance franco-russe et sans illusion sur la force relle de l'Italie,le troisième membre de la Triple Alliance.

Le souci de renforcer un allié en difficulté et de se l'attacher plus solidement  commande donc l'attitude du gouvernement de Berlin,qui encourage à la fermeté celui de Vienne.

Les 5 et 6 Juillet,le chef de cabinet du comte Bechtold reçoit toutes les assurances necessaires."le plein appui de l'Allemagne",et se voit conseiller par Guillaume II de ne pas laisser passer "un moment si favorable".

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