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lagrandeguerreleshommes des tranchées

Témoignages

Partir pour un été

 

 

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Le temps est radieux.Les hommes sont enthousiastes, la mobilisation tombe bien, les"vacances"seront rallongées d'autant......Il faudra attendre les premiers combats pour que tout le monde comprenne que la guerre tue

 

 

Gabriel Chevalier

 

Gabriel avait dix neuf ans lorsque la guerre éclata.Il décrit l'atmosphère de fête collective qui a suivie la mobilisation.Bientôt la guerre"fraîche et joyeuse"tournera au cauchemard.Mais cela personne ne le sait encore.

" Je suis témoin silencieux de la grande frénésie.Du jour au landemain, les civils diminuent, se muent en soldats, hâtivement acoutrés qui courent la ville pour jouir de leur sdernières heures et se faire admirer,et qui ne boutonnent plus leur tunique depuis que c'est la guerre.Le soir, ceux qui ont trops bu provoquent les passants, les prenant pour des Allemands.Les passants y voient un bon signe et applaudissent.On entend partout des marches guerrières.Les vieux messieurs regrettent leurs jeunesses,les enfants détestent la leur,et les femmes gémissent de n'être que des femmes

Je vais me méler à la foule qui encombre les abords des casernes, des casernes sordides qui sont devenues les accumulateurs de l'énergie nationnale.J'en voie sortir des régiment qui partent.La multitude les enveloppe,les étreint,les fleurit et les saoule.Chaque rang entraîne des grappes de femmes délirantes, échevelées,qui pleurent et qui rient,et offrent leur taille et leur poitrine aux héros, comme à la patrie qui embrasse les visages humides des rudes hommes en armes et crient leur haine pour l'ennemi avec des grimaces qui les défigurent.

Je vois défiler les cavaliers,aristocrates de l'armée.Les lourds cuirassiers,dont le torse aveugle sous le soleil,masse irrésistible lorsqu'elle est lancée à plein poitrail.Les dragons pareils avec leurs casques à plumets,leurs lances et leurs oriflammes, à des jouteurs du Moyen Age. s'apprétant au tournoi.Les chasseurs qui caracolent et font des grâces dans leurs tenue bleue tendre,les chasseurs legers des avants-postes,qui surgissent d'un pli de terrain pour sabrer un détachement ou occuper par surprise un village.

L'artillerie fait trembler les maisons;on se dit que les 75 tirent vingt-cinq coups à la minute et touchent sûrement l'objectif au troisième obus.On regarde avec réspect la gueule silencieuse des petits monstres qui vont dans quelques jours déchiqueter des divisions.

Les zouaves et les coloniaux, ,bronzés,tatoués,farouches,ne pliant pas sous leur énormes sacs,et qui éxagèrent leurs rictus d'individus sans aveu,obtiennent un énorme succés.On pense qu'ils sont des bandits,qu'ils ne feront pas de quartier;ils inspirent confiance.

Et voici les noirs, qu'on reconnaît de loin à leurs dents blanches dans leurs visages sombres,les noirs puérils et cruelsqui décapitent leurs adversaires et leur coupent les oreilles pour s'en faire des amulettes.Ce détail réjouit.Braves noirs!On les fait boire,on les aime,on aime cette odeur forte,cette odeur exotique d'Exposition qui flotte dans l'air à leur passage.Eux sont heureux,heureux d'avoir mérité soudain l'amitié des hommes blancs,et parce qu'ils se représentent la guerre comme une bamboula de leurs pays.

Les gares sont interdites.Leurs alentours ressemblent à des camps, tellement ils sont encombrés de faisceaux, de troupes qui attendent leur tour de s'engoufrer dans les convois en station le long des quais.Les gares sont des coeurs ou afflue tout le sang du pays,qu"elles lancent à pleines artères,à pleines voies férrées,vers le Nord et l'Est,où les hommes culottent de garance pullulent comme des globules rouges.

Les Wagons portent ces mots traçès à la craie:(Destination:Berlin)Les trains paartent vers l'aventure et couvrent les campagnes de clameurs,plus joyeuses encore que belliqueuses.A tous  les passages à niveau, des cris leur répondent et des mouchoirs s'agitent.On dirait des trains de plaisir,tant les hommes là-dedans sont fous et inconscients.

Dans toute l'Europe,depuis les bords de l'Asie,des armées,assurées de combattrepour une bonne cause et de vaincre sont en route avec l'impatience de se mesurer contre l'ennemi.

Qui a peur? Personne! Personne encore.....Vingt millions d'hommes,que cinquante millions de femmes ont couverts de fleurs et de baisers, se hâtent vers la gloire,avec des chansons nationnale qu'ils chantent à pleins poumons.Les ésprits sont bien dopés. La guerre est en bonne voie.Les hommes d'Etat peuvent être fiers!"

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