Le Havre dans la Guerre

La période de tension diplomatique a été supporté par notre population au milieu d'une anxiété fort compréhensible,mais exempte de toutes faiblesses.Quelque effervescence se manifestacependant lors de la déclaration de guerre de l'Allemagne à la Russie;ces troubles n'empruntèrent d'ailleurs qu'une forme toute économique et furent provoqué par une hausse absolument injustifiée du cours des comestibles et objets de premières utilité.

Des commerçants peu scrupuleux poussèrent l'audace jusqu'à réclamer soixante quinze centimes pour un chou et quarante centimes pour une boite d'allumettes de dix centimes.

Les ménagères du Havre allèrent protester en masse devant les magasins,et comme il arrive toujours en ces heures troublées,des bandes de malendrins en profitèrent pour mettre à sac plusieurs épiceries.

Dés le lendemain la déclaration de  l'état de siège permit de renforcer l'action de la police par celle de la troupe;et depuis notre ville a reprit sa tranquilité habituelle.La fièvre des premiers jours étaient passés.

Bien que la mobilisation soit terminée, le centre de la ville garde une animation inaccoutumée et le public toujours aussi nombreux qu'au djêbut oe la crise, stationne 
devant les dépêches qu'affichent à leur siège nos journaux locaux les télégrammes sont lus en silence, sane manifestations ni commentaires, bien qu'avec un intérêt

passionné. Par ordre du gouvernement miliitaire de la place, tous !es magasins, sans exception, ferment à  huit heures du soir personne ne peut franchir les limites de l'octroi sans un sauf-conduit tous les édifices, toutes les maisons de crédit  sont gardés militairement l'état de siège est rigoureusement appliqué. 
Siège de corps d'armée, la ville d'Orléans est, pendant cette période de mobilisation, exstraordinairement animée, mais l'ordre le plus précis
La population est très câline,1 coaflan te ans le courage des soldats qui assureront le triomphe de nos armes. Elle se montre seulement anxieuse au sujet des nouvelles et Les troupes qui passent sont acclamées et les habitants leur offrent des fleurs et des cocardes. 

Les écoles opt été transformées en ambulances et sont prêtes à recevoir des blessés.Le dévouement du corps médical est à signaler. 

Les familles nécessiteuses qui ont leur place dans les rangs de l'armée reçoivent, à la mairie, des jetons qui leur permettent de se faire délivrer- des aliments par les fourneaux économiques. 

Le conseil municipal d'Orléans a voté 50.000 francs à cet effet, et' une souscription publique a été ouverte. Les listes se couvrent de signatures. 

Les offices de placement fonctionnent et les cultivateurs de la région viennent y demander les sans-travail qui trouvent ainsi à s'occuper aux moissons. 

On présume qu'il y aura beaucoup d'engagements volontaires à Orléans et déjà de nombreux jeunes gens ont demande à partir aux frontières. On cite surtout des Alsaciens, des Belges et des Luxembourgeois. 

Le service des trains fonctionne. 11 y a quatre trains par jour dans chaque sens; les tramways départementaux continuent à Les approvisionnements sont largement suffisants, et grâce aux mesures prises par les autorités, aucune spéculation n'a pu s'exercer sur le cours des denrées. D'ailleurs, les récoltes sont excellentes, tant pour les céréales que pour les légumes et les fruits.