lagrandeguerreleshommes des tranchées

le Canard du Poilu 17 Mars

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Un cas curieux de mégalomanie s'est produit au régiment .l'infanterie où s'est illustré 
La Tour d'Auvergne. 

Hier, suivant une admirable tradition, on 
appelait sur les rangs La Tour d'Auvergne! 

Une voix répondit :Présent ! 

Stupeur. C'était un brave territorial des 
Cèvennes qui soutint énergiquement : 

 Parfaitement, c'est moi... Mon père s'appelait Moreau,

et j'ai épousé Elisa Chandonneur; mon nom est Moreau-Chandonneur. Or 
puisque La Tour d'Auvergne et Mornau-Chandonneur, c'est la môme chose... 

On ne le laissa point achever. Deux camarades le conduisirent au major qui l'envoya 
rejoindre un nommé Point, filleul de M. Carré 
directeur du Théâtre-Français, lequel parcourait le cantonnement, en saluant comme s'il 
était le Président de la République. 
* . 

"Voilà qui va encourager nos poilus. 
« Il est officiel, dit le Bulletin des Armiu, 
qu'un obus explosif nouveau est venu décupler 
la puissance de nos canons. » 

On va leur en mettre plein la téterre. 
• 
» * 

Voici un renseignement secret. 

S.A. S. le prince Albert de Monaco, a décidé de renforcer les troupes qu'il a envoyées 
sur notre front, de tout l'effectif des Croupiers du Casino qui étaient restés au dépôt 

Ceux-ci seront armés de râteaux lance-billes, pouvant tirer à zéro par séries de 
rouges et de noires sans risquer d'impair ni de manque,

par douzaines et en cas de besoin par trente et quarante. 

Avec une pareille artillerie, les opérations 
avanceront comme sur des roulettes. 

Messieurs les Boches, rien ne va plus ! 

Y + 

Nous avons le regret d'annoncer le décès 
de. notre éminent collaborateur Polyphonte 
Laminouille, qui a succombé à l'âge de sept 
mois, aux suites dé l'artério-sdérose. 

Cette mort laisse vacante une place à l'Institut.

De nombreux compétiteurs sont en 
présence. Mais il- n'est pas douteux que le 
fauteuil ne soit 'enlevé de haute lutte par 
M. Hatin de Folldous, de l'Académie de Béthé- 
lainville. 

M. Laminouille laisse- cinq enfants dont 
deux sous les drapeaux. Saluons très bas 
cette" gloire qui disparaît au ciel crépuscu- 
laire de la plus sombre idiotie. 
.',-.-'.■■

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Notre Coin des Poilus 

Nos lecteurs nous communiquent parfois 
des idées fort amusantes que nous nous pro- 
posons de publier. Voici un premier extrait : 

PETITE POSTE INTERNATIONALE. 
- Guillaume II. - il paraît que vous cher- 
chez des litres pour "vos futures compositions 
musicales. En voici quelques-uns que nous 
nous permettons de vous proposer; ils ont, à 
défaut d'autres, le mérite de l'originalité joint 
à celui d'une brûlante actuaté : Marche de 
Thann cl Yser . (imité de Wagner), valse de 
F.aux (en collaboration avec Wolff), Les Mains 
de Femmes, morceaux détachés (sur les motifs 
de la chanson de Mayol) et l'aris-Vertige 
(grande marche à reculons). Nous tenons 
d'autres titres à votre disposition. 

Kronprinz Wilhelm.Certes, vous avez 
raison, il faut savoir reculer pour mieux sauter. 

Von Bulow (via Rome). Vous n'arriverez 
jamais à leur faire prendre de la choucroute pour du macaroni 

Enver Bey.Certains poilus de ma connaissance et qui

, d'ordinaire, ne manquent pas d'esprit d'à-propos, prétendent que votre 
nom aurait un arrière-parfum de symbole si, 
au lieu de vous dénommer Enver, vous adoptiez plus logiquement le nom de Revers. 

François-Joseph. — Tisza babille bien 

Mais la Serbie habille vieux. 

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Le capitaine Frisaplat est adoré de ses 
hommes. Mais il n'aime pas les longs dis- 
cours. Il ne faut pas lui en conter. 

Récemment il apprend que deux hommes 
de la compagnie se sont disputes dans la 
tranchée à propos d'une boîte de singe ou- 
verte en sens inverse. Il l'ait appeler les dé- 
linquants. 

— Vous allez ni'expliquer la chose, leur 
dit-il. Mais je vous défends de me parler autrement qu'on monosyllabes.

Le premier qui 
répond un mot de deux syllabes je lui flanque 
huit jours. C'est compris ? 

Et les interrogeant : 

— Comment vous appelez-vous ? 

— Tronc ! 

— Prénom ? 

— Paul ! 

— El vous? 

— Truc! 

— Prénom ? 

— Jean ! 

— Que vous a l'ait Tronc? 

— Gnons ! 

— El encore ? 

— Pains! 

— Sur quoi ? 

— Blair! 

— Et encore? 

— Pied ! 

— Où? . 

— G... 

— El que lui avez-vous répondu ? 

— Rien ! 

— Tronc, qu'avez-vous à dire? 

— Faux ! 

— Vrai ! 

— Non! 
-Oui! 

— Pou ! 

— Veau ! 

— Pied ! 

— Porc! 

— Mec ! 

— Dos ! . 

— M... erle ! 

— Ah! pardon, il y a deux syllabes à ce mot- là ! Mon ami Tronc, vous me ferez huit jours 
de boîte. 

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